Autrefois louée pour sa mission éthique et égalitaire en intelligence artificielle, OpenAI a vendu son âme à l’empire. La récente saga du licenciement et de la réintégration rapide de Sam Altman – érigé en héros – soulève des doutes sérieux sur la gouvernance et la transparence de l’organisation mais symbolise également le passage d’OpenAI et de Sam Altman du côté obscur de la force. Mais que s’est-il donc passé derrière les murs de l’une des entreprises les plus influentes de la Silicon Valley ?
Le Retour Inattendu d’Altman : Un Mystère Sans Réponse Le retour de Sam Altman en tant que PDG d’OpenAI, suivant un licenciement aussi brusque qu’inexpliqué, est un point central de cette saga. Ce revirement soudain soulève de sérieuses interrogations sur la transparence et la gouvernance au sein d’OpenAI. Les raisons de son départ, restées dans l’ombre, alimentent des spéculations sur des luttes de pouvoir internes et des influences externes potentielles. Cette absence de clarté, particulièrement troublante dans une entreprise qui se targue de promouvoir une IA éthique et transparente, ne fait qu’accentuer les inquiétudes sur la sincérité de ses principes directeurs.
L’épisode du licenciement d’Altman, évoqué avec des explications floues et insatisfaisantes, dépeint un tableau d’OpenAI où la prise de décision semble naviguer sans boussole éthique claire. Le fait qu’une figure aussi centrale que le PDG d’une des entreprises les plus influentes de la Silicon Valley puisse être écartée sans raison concrète, mais avec seulement des allusions à des raisons fumeuses, est non seulement invraisemblable, mais aussi alarmant.
La réintégration d’Altman, loin de clarifier la situation, a plutôt intensifié les doutes sur la véritable nature des dynamiques de pouvoir chez OpenAI. Les employés et le public restent dans l’incertitude quant à ce qui a réellement motivé ces décisions hautement impactantes. Cette situation met en évidence un contraste frappant entre la mission affichée d’OpenAI de développer une IA bénéfique pour l’humanité et les manœuvres opaques qui semblent régir ses décisions les plus cruciales.
La communication d’Altman et d’OpenAI autour de ces événements, marquée par une réticence à divulguer des détails concrets, ne fait qu’ajouter au sentiment de méfiance. Cela soulève des questions sur l’écart entre les valeurs affichées par OpenAI et les pratiques de gestion interne de l’entreprise, un écart qui pourrait avoir des implications profondes pour la confiance placée dans cette institution de premier plan dans le domaine de l’IA.
En continuant à éluder les questions sur les raisons de son licenciement, Altman et OpenAI laissent la porte ouverte à des interprétations qui pourraient nuire à la réputation de l’entreprise. Dans un domaine aussi critique et influent que l’intelligence artificielle, où la confiance et la transparence sont primordiales, ces lacunes dans la communication et la gouvernance d’OpenAI pourraient avoir des répercussions bien au-delà de ses murs.
Les forces de l’Empire Microsoft en action
Microsoft est un acteur clé, si ce n’est le plus important, dans le destin d’OpenAI. Entre le départ et le retour de Sam Altman, l’interview de Satya Nadella, qui sonnait dans ce contexte comme une rencontre avec l’empereur Palpatine, révèle clairement l’ampleur de l’influence de Microsoft sur OpenAI. La déclaration de Nadella, affirmant un engagement ferme envers OpenAI et une collaboration étroite avec Anakin Sam Altman, indique que Microsoft joue un rôle déterminant non seulement dans le soutien financier et technologique, mais aussi dans les décisions stratégiques d’OpenAI.
Pour certains, l’enthousiasme de Nadella pour la collaboration avec Altman, indépendamment de sa position chez OpenAI ou Microsoft, illustre une convergence d’intérêts entre les deux entités. Mais tout cela n’était évidemment qu’une mise en scène. Alors que les big tech se livrent en ce moment même une guerre acharnée ou si vous préférez la nuance, une course effrénée dans le domaine de l’IA car elles ont parfaitement compris que c’est la domination du monde qui est en jeu, peut-on vraiment imaginer Altman et Nadella déplacer tous les salariés d’OpenAI dans une nouvelle structure pour recommencer de presque zéro et perdre ainsi un leadership stratégique ?
Ce scénario était invraisemblable, mais suffisament sensationnel pour donner du grain à moudre aux médias dont le manque de relief s’apparente tristement à une allégence aux géants de la tech.
Un changement de Gouvernance dicté par Microsoft. Lors de cette interview Nadella souligne l’importance d’un remaniement dans la gouvernance d’OpenAI comme condition essentielle pour une collaboration continue. Cette exigence de Microsoft pour des changements au sein du conseil d’administration d’OpenAI montre une mainmise significative sur la structure de gouvernance d’OpenAI, impliquant que Microsoft cherche à façonner la direction et les politiques d’OpenAI conformément à ses propres intérêts.
Le seul priorité de Microsoft durant cette saga a été de replacer son pion au poste de PDG, mais de le placer plus solidement en exigeant des changements dans la gouvernance pour que cela ne se reproduise plus. Dans cette interview Palpatine a donc officiellement sonné la fin de la récré, on ne plaisante pas avec le business et on profite de l’occasion pour rassurer les investisseurs.
Cette incroyable histoire a eu moins le mérite de mettre en évidence que l’indépendance d’OpenAI n’est que de la poudre aux yeux, une histoire à raconter aux petits enfants, d’autant plus que OpenAI est désormais étroitement liée aux objectifs et aux stratégies de l’empire Microsoft. Alors que les politiciens se pavanaient il y a un mois Bletchley Park pour parler d’AI lors de l’AI Safety Summit, les vrais dangers sont devant vos yeux.
La profession de foi d’OpenAI, la création d’une IA généralisée qui profitera à toute l’humanité, n’est désormais plus qu’un slogan écrit sur leur site internet, car il ne fait aucun doute que pour Microsoft, la priorité c’est Microsoft d’abord, l’humanité ensuite, une logique implacable
Pour ne manquer rien… la blague du modèle Q-Star
La révélation du projet Q-Star par OpenAI a eu lieue dans un contexte pour le moins intriguant, juste après le retour de Sam Altman. Il faut rappeler qu’après le retour victorieux d’Altman, il y a encore une question importante à laquelle personne n’a répondu et tous les médias se la posent : Pourquoi Sam Altman s’est fait viré ?
Frappante, la manière dont Reuters a rapporté l’information sur Q-star, s’appuyant sur des sources internes anonymes. L’absence de divulgation de ces sources et encore une fois le timing de l’annonce ressemblent à une campagne de communication de crise orchestrée par OpenAI pour au mieux détourner l’attention, et au pire alimenter des spéculations fumeuses quant aux raisons de son licenciement, tout en donnant du grain à moudre aux médias.
Dans l’article de Reuters, la description de Q-Star et sa capacité à résoudre des problèmes mathématiques de niveau scolaire sont présentées comme des avancées importantes. Cependant, la véritable capacité de Q-Star reste non vérifiée et le manque de transparence sur sa conception et ses fonctionnalités soulève des questions. Ce “leak malheureux” comme l’appele Altman dans l’interview acordée à theverge a tout d’une fuite heureuse pour OpenAI puisqu’il a pu détourner l’attention du public sur la question brûlante de véritable motif du licenciement de Sam Altman.
Pourquoi le board a décidé de vous licencier ? Question simple à laquelle Altman refuse de répondre
Dans l’interview de Sam Altman accordée à The Verge, ce dernier a refusé à plusieurs reprises de répondre à la question sur toutes les lèvres. Pourquoi le board a-t-il décidé de le licencier ? Cette approche, loin d’être transparente, alimente les spéculations et l’incertitude concernant la stabilité et l’intégrité d’OpenAI.
Ce que l’on sait, c’est qu’il est essentiel pour OpenAI et Sam Altman que l’on ne sache pas pourquoi il a été viré, mais ce n’est pas la seule question gênante à laquelle Altman a refusé de répondre. Lorsque Alex Heat demande à Altman pourquoi Ilya Sutskever avait changé d’avis sur son licenciement, tout porte à croire qu’il perd ses moyens car c’est Mira Murati qui répond à sa place…
Nous ne savons pas. Vous devriez posez cette question à Ilya
https://www.theverge.com/2023/11/29/23982046/sam-altman-interview-openai-ceo-rehired
Post-Scriptum
La situation actuelle chez OpenAI, marquée par des décisions controversées et une gouvernance en question, représente un moment décisif pour l’entreprise et, par extension, pour l’industrie de l’IA. Elle illustre les défis que représente la balance entre l’éthique et les impératifs commerciaux.
La manière dont OpenAI gérera ces défis et communiquera avec le public à l’avenir déterminera non seulement sa place dans l’industrie, mais influencera également la perception de l’IA en tant que force technologique éthique et responsable. Malheureusement tout porte à croire que OpenAI est définitivement passé du coté obscur de la force alors que dans un domaine en évolution rapide comme l’IA, la transparence, l’éthique et l’intégrité dervaient être les piliers pour maintenir la confiance et l’engagement du public et des partenaires.